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 On ne boit pas les rats kangourous - Estelle Nollet

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Anouchka

Anouchka


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On ne boit pas les rats kangourous - Estelle Nollet Empty
MessageSujet: On ne boit pas les rats kangourous - Estelle Nollet   On ne boit pas les rats kangourous - Estelle Nollet EmptyVen 17 Sep - 15:44

Résumé du livre

Perdu au milieu d'un désert, tout à côté d'une décharge publique, il y a un semblant de village : quelques cabanes, un bar et une épicerie. Ceux qui y habitent sont coincés là depuis plus de 20 ans, sans possibilité de s'échapper. D'aucuns ont bien tenté de prendre la route, à l'entrée du village, mais dès qu'ils atteignaient le premier virage, ils se retrouvaient mystérieusement à leur point de départ. Quant aux montagnes qui entourent le hameau, elles sont impénétrables et n'offrent aucune issue vers le reste du monde. Den, l'épicier, doit bien en savoir un peu plus : après tout, il était là avant tout le monde et il reçoit régulièrement des livraisons... Mais Den est muet, Den ne vient jamais au bar... Alors, tous ont fini par renoncer et ont accepté de vivre le reste de leur existence dans ce trou paumé. Les jours se suivent et se ressemblent désespérément, comme si le temps s'était arrêté; et les nuits offrent la promesse d'une ivresse dans le bar de Dan. Boire pour oublier où l'on est et qui on a été, boire pour s'inventer des histoires et de l'espoir. Cette situation semble convenir à tous, sauf à Willie, le narrateur.

Willie a 25 ans. Contrairement aux autres habitants, il n'est pas arrivé un beau jour par la route, il n'a pas eu d'histoire avant d'atterrir là. Willie est né sur place, comme son meilleur ami Dig-Doug l'enfant lunaire qui n'a jamais grandi et qui creuse des trous. Et Willie veut comprendre pourquoi ils sont tous coincés là. Comme il est persuadé que l'explication de tout cela se cache dans le passé des habitants, il va les questionner un à un et réveiller les souvenirs douloureux.

Critique :

En plein désert, au milieu de nulle part, un groupe d'hommes et de femmes vivent isolés du monde extérieur. La fuite qui a conduit les personnages d''On ne boit pas les rats-kangourous' à ce point de non-retour devient au fil de l'histoire une quête, d'oubli ou de liberté. Et ce hameau duquel ils ne peuvent s'échapper est une magnifique métaphore des barrières que l'on se pose, de ce qu'on ne se pardonne pas, de l'enfermement mental volontaire des êtres. Repos et retour sont impossibles pour ces paumés rongés par la culpabilité et les erreurs passées. Après l'aridité du début de roman, des fragments d'émotion apparaissent. Il ne se passe rien pourtant dans ces lignes qui peignent un monde noyé dans l'alcool. Alors, quand il n'y a plus rien à perdre, le moindre mot, le moindre geste, prend un sens tout particulier et révèle le fond de l'âme de chacun. Tout est question de temps : il s'étire au départ, dans des descriptions sèches et crues du quotidien, pour se déployer ensuite lors de la recherche de Willie. S'enchaînent ensuite les témoignages, glissés çà et là sans respiration possible pour le lecteur. Finalement le temps se précipite, en route vers une urgence : la survie. Dans une ambiance de fin du monde, où chacun est acculé à faire des choix pour de bon, les paroles laissées en suspens, les images lestes, parfois brutales habillent un texte dur. Le rythme des phrases suit la montée de l'angoisse, se fait plus haletant, les paragraphes raccourcissent, l'action s'accélère. Estelle Nollet partage sans manichéisme une grande densité de sentiments dans ce premier roman. Où l'on comprend qu'il n'y a point de futur pour qui n'a jamais regardé en arrière.

Mon avis :

J'ai bien évidemment lu cet ouvrage pour le titre, qui m'a intrigué (c'est un moyen comme un autre de choisir un ouvrage, n'est-ce pas). Je précise que, d'habitude, la rentrée littéraire et moi, ca fait 20. Je n'aime pas trop quand on vend des ouvrages comme des paquets de pâtes.
Ce livre a un style qui dérange, une histoire étrange, des personnages charismatiques et un peu perdus, comme ces vieux qui ont des histoires incroyables à nous raconter.
On plonge dans un monde effrayant ou les personnages ont tout : la nourriture, l'alcool, pas besoin d'argent, des maisons (qu'il se sont construits eux-mêmes) et pourtant, le besoin de sortir au dehors se fait sentir, un besoin que le héros Willie éprouve plus que tout. Savoir pourquoi tous ces êtres sont coincés, pense t-il, lui permettra de savoir comment gouter le monde qui est au dehors de leur ville.

Citations :

On est la lie de l'humanité. Des fions dans le trou du cul du monde. Pas moyen de partir, et de toute manière l'envie que se carapate chaque jour un peu plus.
On ne vit pas, on attend. Et on n'attend rien. Et quand on sort en crabe comme si on n'avait plus qu'une patte, on traverse la route sans regarder en riant ivres morts et en se tapant dans le dos mais c'est pour se donner du courage, pour qu'on se revoie demain, et tous on espère qu'elle va passer, la bagnole. Celle qui n'aura pas le temps de freiner.
Mais il y a pas de bagnoles par ici. Des camions pour la décharge juste. Ils vont, ils viennent, et eux et leurs chauffeurs il partent très vite pour oublier encore plus vite. Parce que le reste du monde doit-être fait de gens bien. Et qu'il n'y a que les connards qui s'échouent ici. Ceux qui n'ont pas de bol. Ou ceux qui y sont nés.
Putain, comment j'ai fait pour naître ici ? On dirait que c'est un endroit qui n'existe pas. Pourtant, merde, c'est bien là que je vis.

Une des plus jolie phrase (et c'est pas que mon point de vue) :

Alors j'ai essayé de savoir si elle pouvait lire dans mes pensées, j'ai pensé bleu. Elle ne l'a pas su. Elle ne peut pas lire dans mes pensées. Pourtant on dirait qu'elle y habite.

Conclusion :
Un très beau livre sur le choix, le pardon, la conscience.


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